OM: le coup d'état permanent

Publié le par Don Popiet

L'Olympique de Marseille n'est décidément pas un club comme les autres. En l'espace de vingt-quatre heures, Christophe Bouchet, président désavoué, et José Anigo, entraîneur à bout de nerfs, ont abandonné le navire. Dans le même temps, Robert Louis-Dreyfus, actionnaire majoritaire, a longuement rencontré Jean-Claude Gaudin pour lui faire part de sa lassitude à l'égard d'un club qu'il tente, en vain, de rationaliser depuis près de dix ans. L'OM ou le coup d'Etat permanent. Le successeur d'Anigo, Philippe Troussier, un entraîneur à poigne, sait ce qui l'attend: «Je me demande si un Lippi pourrait réussir ici», a-t-il lancé en référence à l'ancien coach de la Juve, un meneur d'hommes hors pair.
Car l'OM n'est pas seulement une équipe de foot. C'est d'abord un instrument de pouvoir. Bernard Tapie l'avait bien compris. Christophe Bouchet, un peu moins. Sa froideur de gestionnaire, sa rigidité trop «parisienne» ont fait de cet ancien journaliste le bouc émissaire de toute une ville. «Le pouvoir à l'OM use dix fois plus qu'ailleurs», a-t-il reconnu au terme de ses deux années de présidence. Son bilan - une finale de Coupe de l'UEFA, des finances assainies - n'a pas pesé lourd face à la vindicte des supporters tout-puissants. En vendant Didier Drogba, l'idole du stade-vélodrome, à Chelsea, mais aussi en stigmatisant les privilèges des associations d'«ultras», Bouchet a commis deux maladresses politiques qui, à Marseille, ne pardonnent pas. Pour le reste, du point de vue du sport, l'OM ne se porte pas si mal. Le club est septième du championnat. Mais, ici, les coulisses ont toujours primé le terrain.

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