Etrangers malades, go Home!

Quinze jours avant le départ de Sarko de la place beauvau, les ministères de l'Intérieur et de la Santé ont discrétement mis en ligne, le 9 mars dernier, sur leur réseau intranet des instructions poussant les préfets à faire du zèle à l'encontre des étrangers gravement malades et en situation irrégulière.

Une quinzaines d'associations, dont Médecins du monde, la Cimade, Aides ou Act Up, voient dans ces instructions minitèrielles un détournement des lois de 1997 et 1998 interdisant l'expulsion des malades en cas de "conséquences d'une exceptionnelle gravité" et créant une carte de séjour santé. Prétexte utilisé par Sarko et Bertrand: il serait possible, en théorie, de soigner un diabète au Bénin, un cancer en Egypte ou une psychose au Niger, d'après les fiches établies par les ambassades de France... Et même si d'après la contre - enquête de Médecins du monde, ces soins sont en fait inaccessibles sur le terrain.

C'est une obsession de Sarko: il a carrément tenté d'abroger ce droit au séjour des étrangers malades dans l'avant projet de sa deuxième loi sur l'immigration en janvier 2006, avant de tenter de le limiter par circulaire en novembre, mais il a chaque fois dû reculer devant le tollé soulevé, en jurant ses grands dieux qu'on l'avait mal compris...

Cette fois, le Comité interministériel de contrôle de l'immigration a donc diffusé des "fiches de jurisprudence" et des "fiches pays" qui incitent les préfets à faire le tri en fonction de cette fameuse offre théorique de soins dans le pays d'origine...

Les médecins inspecteurs de Santé publique sont même invités à s'asseoir sur le secret médical, en communiquant des détails sur les pathologies et les traitements, dans leurs avis aux préfets, soudain promus experts. Le professeur Gil Tchernia, hématologue à l'hôpital du Kremlin - Bicêtre, n'hésite pas à parler d' "homicide involontaire" à propos de ces renvois de malades.

La France, aimez - la en bonne santé ou quittez - la!