Le nouveau Pelé a 9 ans... ou 7

l aura 10 ans le 5 décembre, mesure à peine 1 m 40 et déjà les plus grands clubs se l'arrachent. Jean Carlos Chera est brésilien. Au pays du football roi, les médias le présentent comme le nouveau Pelé. Des émissions de télévision lui sont consacrées. Depuis que ses prouesses techniques (buts en rafale, coups francs en pleine lucarne, reprises de volée, passements de jambe, ailes de pigeon, dribbles, feintes, lobs...) circulent sur Internet, les clubs européens se le disputent.

Manchester United a essayé de lui faire signer un contrat, l'Inter Milan y travaille dur, le FC Porto a des visées sur lui et Valencia aimerait bien jeter le grappin sur lui. En juillet, le petit gaucher est allé passer des tests à Bochum, en Allemagne et à Mallorca, en Espagne. La semaine dernière, le gamin était à Doha, au Qatar, pour participer à un tournoi de jeunes organisé par le riche émirat à l'occasion de l'inauguration de son académie des sport, Aspire.

Dans le petit Etat du Golfe persique, Jean Carlos, plus connu sur les terrains de foot brésiliens sous le pseudonyme d'"Anderson" — à l'instar d'un de ses aînés qui a fait le bonheur de l'Olympique lyonnais —, n'était pas vraiment à son aise. Il faut dire que les gamins d'Arsenal, du Bayer Leverkusen, du Celtic Glasgow ou du FC Barcelone auxquels il s'est mesuré avaient tous deux à trois ans de plus que lui et le dépassaient souvent de plusieurs têtes. L'attaquant de poche a tout de même tapé dans l'œil des recruteurs de ces clubs.

"Beaucoup, beaucoup de monde s'intéresse à Jean Carlos", confirme Jenner, un ami de la famille. Entraîneur de l'équipe des moins de 20 ans de Santos, le club de Pelé, et de Jean Carlos depuis mars, Jenner, maillot n° 10 du Brésil sur le dos, accompagne le jeune garçon dans son tour du monde. "Les parents de Jean Carlos savent que leur fils doit partir du Brésil s'il veut jouir de meilleures conditions de vie, explique Jenner, mais la condition pour qu'il parte est que la famille le suive."

Pour la maman, Loreci, qui suit également le fiston lors de ses essais à l'étranger, pas question de laisser filer Jean Carlos en Europe. "Tout ça est très nouveau pour nous, Jean Carlos est très jeune et nous ne savons pas ce qui va se passer", explique la mère du champion en herbe. "On étudie ce qui sera le meilleur pour Jean et sa famille", poursuit Jenner qui précise, sans vouloir en révéler le montant, que les clubs proposent "beaucoup d'argent" pour aider les parents dans leur choix.

Jean Carlos, qui a fait ses premiers pas de footballeur au Parana Sports Athletics Association (ADAP), ne cache pas, lui, sa préférence. "Jouer au Barça serait un rêve." Surtout que le club barcelonais est celui où évolue son idole : Ronaldinho. Mais le club catalan a un autre petit génie du ballon rond dans le collimateur : Panos Armenakas, un Australien d'origine grecque âgé seulement de... 7 ans !

Ce footballeur en herbe a déjà son agent. Son père, John, a réalisé un DVD montrant les exploits du fiston, qu'il a envoyé aux dirigeants de grands clubs européens. Le résultat ne s'est pas fait attendre : au début de l'année, alors qu'il n'avait encore que 6 ans, Panos Armenakas a passé un mois, tous frais payés, à s'entraîner au FC Barcelone. Le club lui a proposé de rejoindre sa meilleure équipe de jeunes mais le père a préféré que le fils rentre à Sydney. Retour de courte durée : en octobre, c'est le club anglais de Bolton qui a invité le prodige australien à participer à une journée d'entraînement. Son passage n'est pas passé inaperçu. Chelsea et Manchester United, deux des clubs les plus riches du monde, sont sur les rangs pour jeter leur dévolu sur l'Australien.

Les parents de Jean Carlos et ceux de Panos sont prêts à déménager très loin pour suivre leurs fils. Selon le règlement de la Fédération internationale de football (FIFA), les transferts internationaux de joueurs de moins de 18 ans ne sont autorisés que si les parents du joueur s'installent dans le pays du club... pour des raisons étrangères au football.